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LISTE DES AUTEURS DES TEXTES DE LA COLLECTION | (NULLA DIES SINE LINEA) |
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LISTE DES TITRES DES TEXTES DE LA COLLECTION | (NULLA DIES SINE LINEA) |
— NOUVELLE — (+++++) —
Une nouvelle extraite de : Les Diaboliques. Comme des plaisirs de jeunesse, assez peu innocents, peuvent s'achever tragiquement, et marquer toute une vie…
— NOUVELLE — (+++++) —
Une nouvelle extraite de : Les Diaboliques. Une belle femme et un bel homme s'aiment d'un amour insolent et impérissable. Et leur bonheur pourtant repose sur un crime odieux, qui fut méticuleusement accompli…
— NOUVELLES — (+++++) —
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— NOUVELLE — (+++++) —
Une nouvelle extraite de : Nouvelles asiatiques. Une farouche histoire de revanche à prendre. Une femme humiliée, cherche à se venger, à venger les siens, son peuple. Elle sera trahie par la conduite honteuse d'un parent en qui elle mettait ses espoirs, trahie par ses faibles forces, et par l'amour qu'elle éprouvera malgré elle pour qui ne devait pas bénéficier de cet amour… L'action se déroule, à une époque qui n'est pas si lointaine après tout, dans le Caucase, sous domination russe… Un texte superbe, susceptible de, peut-être, vous faire venir les larmes aux yeux.
— NOUVELLE — (+++++) —
Une nouvelle extraite de : Nouvelles asiatiques. Dans une ville d'Orient un bourgeois cultivé s'ennuie. Un sage survient. Subjugué par la science de celui-ci notre bourgeois se décide à le rejoindre. Abandonnant tout, sa jeune et jolie et amoureuse épouse même (et c'est un déchirement), il prend la route sur les pas de l'illustre magicien…
— NOUVELLE — (+++++) —
Une nouvelle extraite de : Nouvelles asiatiques. Chronique d'un voyage en caravane dans l'Orient du XIXe siècle. Un reportage, tout autant, et plus, peut-être même, qu'une œuvre de fiction…
— NOUVELLES — (+++++) —
Cf. supra les présentations de chacune des nouvelles.
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— NOUVELLE — (++) —
Une nouvelle contant une aventure prenant un tour tragi-comique, un ton picaresque, et se teintant de merveilleux.
— NOUVELLE — (++) —
À Vienne, capitale de l'empire austro-hongrois. Une belle femme, une actrice, renommée et courtisée, désirée par de nombreux soupirants, la Pandora. Quête de la femme, de l'amour, de l'Amour, par l'un de ces amoureux transis. Fascination, onirisme.
— NOUVELLES — (++) —
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— NOUVELLE — (+++) —
Une petite histoire où le Malin intervient, à ce qu'il semble, et rend justice…
— NOUVELLE — (++++) —
Une belle, dramatique, et fantastique histoire d'amours éminemment problématiques, où les mythes chrétiens aux mythes anciens se mêlent…
REMARQUE à propos de la Préface de Trilby, à propos de deux expressions latines y étant employées :
« […] et si l'inspiration circonscrite dans un cercle qu'il ne lui est plus permis de franchir n'aura jamais le droit de s'égarer sous le frigus opacum et à travers les gelidæ fontium perennitates des poètes paysagistes, qui ont trouvé ces heureuses expressions sans la permission de l'Académie. »…
— « frigus opacum », signifie : La fraîcheur ombragée.
— « gelidæ fontium perennitates » (ou plutôt : « gelidas fontium perennitates »), signifie : fontaines toujours coulantes et fraîches.
(Voir : Ciciéron. De la Nature des dieux - Livre second - Traduction française précédée d'une introduction sur le stoïcisme et la religion de Cicéron - Avec un résumé analytique du livre - Par E. Maillet. Paris : Librairie classique Eugène Belin, 1887 — i.e. : De Natura Deorum, II, XXXIX, 98).
— NOUVELLES — (++++) —
Voyez plus haut de courtes présentations des deux textes composant le recueil.
N. B. : par sa longueur, la nouvelle intitulée Trilby peut être considérée comme un (court) roman…
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— NOUVELLE — (++) —
Un texte relativement court, mais chargé d'émotion malgré le ton léger à son début. Un histoire d'amour contrariée par les préjugés, par un racisme non pas méchant certes, mais simple, spontané, profond pourtant.
— NOUVELLE — (++) —
Un texte très court. Une histoire où le temps suspend son vol, une histoire glacée et sombre… comme la nuit. Un cauchemar.
— NOUVELLE — (+++) —
Cupidité. Perfidie. Avarisme. Éthylisme. Scélérate et fatale manipulation dans le monde pas si simple des gens simples.
— NOUVELLE — (++) —
Sans aucun doute le texte (dans sa version de 1887) le plus célèbre de Guy de Maupassant. Une histoire de monstre, de folie peut-être, de science fiction même.
— NOUVELLE — (+) —
Une histoire de folie. En la matière Guy de Maupassant n'avait guère d'effort à faire. Son imagination maladive, pathologique, son usage de plus en plus immodéré de différents stupéfiants, lui ont inspiré nombre de ces nouvelles, de ces récits plutôt (relisez notre biographie de Guy de Maupassant pour comprendre cet aspect des choses), qui décrivent la dérive de l'esprit, où le rationnalisme s'effrite, l'incertain, l'irrationnel s'imposent.
— NOUVELLE — (+) —
Lisez, ci-dessous, un très court extrait du texte :
« Ah ! mais non ! cette existence n'était plus possible. Et je ne pouvais pas garder le secret de ce que j'ai vu. Je ne pouvais pas continuer à vivre comme tout le monde avec la crainte que des choses pareilles recommençassent.
« Je suis venu trouver le médecin qui dirige cette maison de santé, et je lui ai tout raconté.
« Après m'avoir interrogé longtemps, il m'a dit :
« « Consentiriez-vous, Monsieur, à rester quelque temps ici ? […] ». »
— NOUVELLES — (+++) —
Voir plus haut dans la page la présentation des textes de ce recueil.
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— NOUVELLE — (+++) —
— NOUVELLE — (++) —
Voici, du 4 novembre 1836, un autre texte, très court, de Forneret. Un cri, au dehors, « Lanterne magique ! Pièce curieuse ! », fait resurgir en lui un souvenir d'enfance…
— NOUVELLE — (+) —
Un condamné à mort réclame la présence d'une femme dans sa cellule pour le soutenir dans ses derniers instants de vie…
— NOUVELLE — (++) —
Extrait :
« […]
— Vous ne voulez donc plus des douceurs du soir, des couleurs du soleil, de la voix des arbres ?
— Je veux l'herbe des tombes pour m'y appuyer ; les douleurs des hommes pour rire ; les joies des femmes pour être bon. Ces pauvres femmes pour qui je désirerais avoir deux cœurs pour leur en donner trois ; ces pauvres femmes qui sacrifient tant et reçoivent si peu ; ces pauvres femmes dont les lèvres brûlent si souvent sans que les nôtres puissent bien calmer leurs feux ; ces pauvres femmes, qui valent mieux que ces heureux hommes.
— Folie !
— Folie ?
— Et insigne. Probablement que les hommes sont une bonbonnière ; et les femmes ses bonbons.
— Je dirai autrement, moi ; les hommes sont une ruche, et les femmes son miel.
[…] »
— NOUVELLES — (+++) —
Les nouvelles de Xavier Forneret constituant le corps du recueil sont celles qui sont présentées plus haut dans cette page : Le Diamant de l'herbe, Lanterne magique ! Pièce curieuse !, Quelque chose du Cœur, et À neuf Heures à Paris.
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— POÈMES - MYTHES - FOLKLORE — (+++++) —
Erlkönig : Le Roi des aulnes… Un poème extrait de : Marienbader Elegie. Le texte allemand est suivi d'une traduction en français.
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— POÈME - MYTHES - FOLKLORE — (+++++) —
Un poème extrait de : Stimmen der Völker.
Le texte allemand est suivi d'une traduction en français.
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— POÈME - MYTHES - FOLKLORE — (+++++) —
Un poème extrait de : Poèmes barbares.
L'auteur s'inspire ici d'une vieille légende allemande (Erlkönigs Tochter — La Fille du Roi des Aulnes), d'une vieille légende bretonne également (Le Seigneur Nann et la fée — Aotrou Nann hag ar Gorrigan).
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— POÈME - MYTHES - FOLKLORE — (+++) —
Le texte allemand est suivi d'une traduction en français.
Une vieille légende allemande inspira l'auteur de ce texte ; on trouve, notamment, une relation détaillée de cette légende dans l'ouvrage suivant : Contes allemands du temps passé - Extraits des recueils des Frères Grimm, et de Simrock, Bechstein, Franz Hoffmann, Musæus, Tieck, Schwab, Winter, etc. Avec la légende de Loreley. Traduits par Félix Frank et E. Alsleben et précédés d'une introduction par M. Éd. Laboulay, de l'Institut. Deuxième édition. Paris : Librairie académique Didier et Cie, libraires-éditeurs, 1870. XI p. et 468 p.
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— ESSAI — (+) —
Un court essai concernant deux prophètes qui nous sont connus par les textes bibliques… Les lecteurs très au fait de la chose biblique et en maîtrisant tout à fait la matière risquent fort une grande déception en parcourant ce texte. Mais ce texte n'est pas destiné à des spécialistes, ni même seulement à des amateurs éclairés.
Il s'agit là simplement d'une présentation plutôt descriptive des vies d'Amos et d'Élie telles que la Bible nous les fait découvrir ; et assez peu d'une analyse philosophique, spirituelle ou mystique de ce que le texte biblique pourrait éventuellement révéler de leurs enseignements, de leurs ministères…
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— CHANT - CHANSON — (+) —
Peut-être avez-vous déjà entonné le chant d'hiver, et de noël, intitulé « Vive le vent », dont le texte est de Francis Blanche et la musique un arrangement de Rolf Marbot (© Éditions Semi, 1948) sur « Jingle Bells » de James Lord Pierpont.
Le texte de « Jingle Bells » a fort peu à voir avec l'aimable texte de ce « Vive le vent » que nous évoquons ci-dessus.
Aussi nous vous proposons de lire, dans la langue de Shakspeare, la version originale du texte de James Pierpont, publié pour la première fois en 1857 ; le titre du chant était alors « The One Horse Open Sleigh » (« Le Traîneau ouvert à un cheval » ; lors de publications ultérieures il devint « Jingle Bells » — c'est à dire : « Tintez clochettes ! »).
James Pierpont était auteur et compositeur, et si sa partition a fait l'objet de nombreux arrangements, les paroles de sa chanson ont également subi une légère évolution. Il convient de noter que sa dernière strophe n'est plus que rarement chantée, ou même imprimée.
Nous vous proposons également de lire ici une traduction du texte original de James Pierpont (cette traduction est en fait une traduction-adaptation).
Il ne s'agit pas d'une traduction littérale car le traducteur a voulu que le texte résultant de la traduction puisse être chanté sans réelles difficultés sur la partition originale ; et cela ne se put faire sans adaptations parfois drastiques. Toutefois, ce faisant, le sens, l'esprit du texte original nous semblent avoir été préservés.
Si le courage vous en vient vous pourrez donc maintenant chanter « Jingle Bells » en français tout en en comprenant, peut-être moins élevées que les grands sapins verts de « Vive le vent », les subtilités…
James Pierpont est né à Boston, au Massachusetts, le 25 avril 1822 ; il est décédé à Winter Haven, en Floride, le 5 août 1893.
« Jingle bells, Jingle bells,
Jingle all the way;
Oh! what joy it is to ride
In a one horse open sleigh. »
(Extrait du refrain de Jingle Bells de James Pierpont)
L'illustration choisie pour agrémenter
ce paragraphe n'est pas extraite d'un livret
d'une édition de Jingle Bells, mais de :
BÜRGER, Gottfried August.
Aventures du Baron de Münchhausen.
Traduction nouvelle de Théophile Gauthier.
Illustrées par Gustave Doré.
Paris : Jouvet et Cie, 1893. VII et 232 p. P. 7.
Voici un extrait du texte de cet ouvrage (p. 6) :
« Tout alla bien jusqu'à mon arrivée en Russie,
où l'on n'a pas l'habitude d'aller à cheval en hiver.
Comme mon principe est de me conformer toujours
aux usages des pays où je me trouve,
je pris un petit traîneau à un seul cheval,
et me dirigeai gaiement vers Saint-Pétersbourg. »
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N. B. : numérisation : InternetArchive – Princetown Theological Seminary Library ; téléchargement depuis : archive.org.
— ESSAI - CONTES - LÉGENDES - FOLKLORE — (++) —
Le Recueil contient 32 contes :
I. Une Drachme de langue, conte serbe.
II. La Table, la musette et le sac, conte bohème ou tchèque.
III. Le Petit Poucet russe.
IV. La Mauvaise femme, conte russe.
V. La Fille du doge, conte dalmate.
VI. La Gelée, le soleil et le vent, conte de la Russie blanche.
VII. Le Berger et le dragon, conte slovaque.
VIII. Le Prince Inespéré, conte polonais.
IX. Blanche-Neige (Sniegourka), conte russe.
X. Baba Iaga, conte russe.
XI. Le Langage des animaux, conte bulgare.
XII. L'Origine de l’homme, conte croate.
XIII. L’Esprit du mort, conte polonais.
XIV. La Misère, conte polonais.
XV. La Montre enchantée, conte bohème.
XVI. Le Poisson d'or, conte russe.
XVII. Le Bâton enchanté, conte bohème.
XVIII. Le Loup nigaud, conte de la petite Russie
XIX. L'Œil qui pleure et l’œil qui rit, conte serbe,
XX. La Bavarde, conte petit-russien.
XXI. L’heureux Berger, conte bohème.
XXII. La Danse du Diable, conte polonais.
XXIII. L’Aumône, conte polonais.
XXIV. Les deux Frères, conte slovaque.
XXV. La Paresse punie, conte bulgare.
XXVI. Le Cheveu merveilleux, conte serbe.
XXVII. Le Renard et le loup, conte russe.
XXVIII. Le Chat et le renard, conte russe.
XXIX. Le Nigaud, conte russe.
XXX. Le Langage des oiseaux, conte russe.
XXXI. Long, large et clairvoyant, conte bohème.
XXXII. La Recette du soldat, conte russe.
Extrait (Introduction, p. VII-VIII) :
« Les contes populaires slaves sont innombrables ; on en recueille et on en publie tous les jours. Ceux que je donne ici sont ceux que j'ai remarqués dans mes lectures et dont la traduction a autrefois amusé mes heures de loisir. Après les avoir dispersés pendant plusieurs années dans un certain nombre de revues ou de magazines, je les ai réunis aujourd’hui. J’ai profité de cette occasion pour réviser soigneusement ma traduction. Elle n’a qu’un mérite, c'est d’être fidèle et d’avoir été faite sur les textes originaux. J’ai à dessein groupé ces récits sans ordre méthodique, tenant à indiquer que ce volume n'a point de prétentions scientifiques et laissant aux mythographes ou aux folkloristes le soin de procéder à des classifications ou à des synthèses. Quelques-uns de ces contes paraîtront sans doute nouveaux. D'autres sont des variantes de récits bien connus ; ils fourniront aux curieux le sujet d’intéressantes comparaisons. »
N. B. : nous ne reproduisons pas ici la note du bas de la page VIII.
N. B. : numérisation : Google – Stanford University Libraries ; téléchargement depuis : books.google.ca.
— ESSAI - CONTES - LÉGENDES - FOLKLORE — (++) —
Le recueil contient 88 textes, classés en différentes parties : Chants héroïques, Chants lyrico-épiques, Chansons populaires, Appendice, Chansons populaires (du recueil de M. Erben). En fin d’ouvrage se trouve une Note sur l’analogie existant entre certaines coutumes slaves et la coutume du Nivernais.
Extrait (Introduction, p. 1-5) :
« S’il est un pays peu connu en France, c’est assurément la Bohème. Nous avons entendu parler de Jean de Bohème, le vieux roi chevaleresque, qui mourut à Crécy dans nos rangs, de Jean Hus, le précurseur de Luther, de Jérôme de Prague, de Jean Ziska et de saint Jean-Népomucène. C’est tout ce que nous avons appris de la Bohème dans le passé ; dans le présent, nous ne connaissons d’elle que ses verres et ses cristaux ; nous ne savons mème pas quel est le peuple qui l’habite, quelle langue on y parle, et la plupart de nos manuels rangent la Bohême parmi les pays allemands de l’empire d’Autriche. Le nom même de la Bohême a pris chez nous un sens absurde, que l’usage a enraciné dans la littérature, et que le chef d’œuvre d’Henri Murger ne suffit pas à justifier. Les uns vous demandent si réellement Prague n’est pas une ville allemande ; les autres si le patois bohème a beaucoup de ressemblance avec le jargon des Tsiganes ! Peu de personnes (je ne parle pas des gens du monde, mais des savants) se doutent que la langue bohème ou tchèque, sœur des idiomes russe et polonais, est parlée par six à sept millions d’hommes, non-seulement en Bohême, mais encore en Hongrie et en Moravie ; qu’il se publie environ quatre-vingts journaux en cette langue et qu’il existe une littérature bohème, qui, parmi les littératures slaves, occupe un des premiers rangs.
« Et cependant, cette nation si oubliée aujourd’hui, a joué autrefois un grand rôle en Europe ; c’est elle qui, la première, a donné le signal de la Réforme et inauguré par le martyre de Jean Hus, l’ère de la liberté de conscience : c’est elle qui a provoqué cette guerre de Trente-Ans d’où est né le système d’équilibre européen. C’est elle enfin qui, au début de notre siècle, s’est mise à la tête du mouvement littéraire et scientifique des Slaves, qui a donné à ces races opprimées la conscience de leur existence nationale, et par les travaux de ses savants, a révélé cette existence aux peuples de l’Occident.
« À tous ces titres, l’histoire de la Bohême mérite d’être approfondie. Sa langue et sa littérature demandent à être étudiées, non pas dans les travestissements dont les a revêtues la science allemande, mais dans les textes originaux. Aux conquêtes que l’érudition française a déjà faites dans le domaine germanique, elle doit ajouter le monde slave dont elle a à peine jusqu’ici effleuré les frontières. Un peuple dont la capitale n’est pas à 200 lieues de Paris, a peut-être autant de droits à notre attention que la tribu des Touaregs ou les sauvages de l’Araucanie. D’ailleurs, grâce à Dieu, la routine a fait son temps, et la critique moderne semble avoir pris pour devise le mot du poète an tique : Nihil humani a me alienum puto.
« Au siècle dernier, Voltaire traitait Shakspeare de Gilles et souhaitait aux Allemands plus d’esprit et moins de consonnes : aujourd’hui la plupart des tragédies de Voltaire moisissent dans la poussière des bibliothèques, et justice a été rendue au génie de Shakspeare comme au génie de l’Allemagne. Notre esprit est resté quelque peu superficiel, mais il devient cosmopolite. Les romances de l’Espagne, les rêveries d’Ossian, les chants épiques des Nibelungen se sont tour à tour naturalisés chez nous. Je ne désespère pas d’obtenir le même honneur peur ces chants héroïques de la Bohême ; je ne prétends pas les avoir positivement découverts, mais je crois les offrir pour la première fois dans leur ensemble avec un commentaire puisé aux sources slaves ; et ce qui vaut sans doute la peine d’être considéré, dans une traduction faite, non pas sur une version allemande, mais sur le texte original. »
N. B. : « Nihil humani a me alienum puto » : « rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
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N. B. : numérisation : НЭБ (NEB) ; conservation : Российская государственная детская библиотека – РГДБ (Bibliothèque publique russe pour enfants – RGB) ; téléchargement depuis : rusneb.ru.
— CONTES - LÉGENDES - FOLKLORE — (++++) —
N. B. : numérisation : НЭБ (NEB) ; conservation : Российская государственная библиотека (РГБ) (Bibliothèque d'État russe – RGB) ; téléchargement depuis : rusneb.ru.
— CONTES - LÉGENDES - FOLKLORE — (++++) —
N. B. : numérisation : НЭБ (NEB) ; conservation : Российская государственная библиотека (РГБ) (Bibliothèque d'État russe – RGB) ; téléchargement depuis : rusneb.ru.
— CONTES - LÉGENDES - FOLKLORE — (++++) —
N. B. : numérisation : НЭБ (NEB) ; conservation : Российская государственная библиотека (РГБ) (Bibliothèque d'État russe – RGB) ; téléchargement depuis : rusneb.ru.
— CONTES - LÉGENDES - FOLKLORE — (++++) —
N. B. : numérisation : НЭБ (NEB) ; conservation : Российская государственная библиотека (РГБ) (Bibliothèque d'État russe – RGB) ; téléchargement depuis : rusneb.ru.
— CONTES - LÉGENDES - FOLKLORE — (++++) —
N. B. : numérisation : НЭБ (NEB) ; conservation : Российская государственная библиотека (РГБ) (Bibliothèque d'État russe – RGB) ; téléchargement depuis : rusneb.ru.
— CONTES - LÉGENDES - FOLKLORE — (++++) —
Ivan Bilibine (naissance le 4 août 1876 à Tarkhovka [village proche de Saint-Pétersbourg] - décès à Leningrad [Saint-Pétersbourg] le 7 février 1942) est un illustrateur russe. Il semble que « Le conte du tsarevitch Ivan, l'oiseau de feu et le loup gris » [Сказка об Иване-царевиче, жар-птице и о сером волке — cf. supra] fut le premier conte dont il réalisa les illustrations, dans un style si original et si remarquable, le « style Bilibine ».
Voici une adaptation du conte « Le Tsarévith Ivan, l’oiseau de feu et le loup gris », que P. IMELRIECK d'AURRAC a rédigé à notre intention, et à l’usage des lecteurs de notre site, après avoir appris que nous envisagions de traduire ce conte depuis le russe.
Cette adaptation, légèrement condensée (les renseignements, les avertissements confiés par le loup gris au jeune et inexpérimenté prince Ivan ne se trouvent pas détaillés dans cette adaptation), et en langue française (ici, les termes « царь » [tsar] et « царевичъ » [tsarévitch] sont rendus respectivement par « roi » et « prince »), est basée sur l’une des rédactions du conte, celle du folkloriste russe Alexandre Nikolaïevitch Afanassiev (Александр Николаевич Афанасьев [1826-1871] ; « Русские народные сказки А. Н. Афанасьева » [Contes populaires russes de A. N. Afanasyev — ou : Afanassiev], ouvrage en 5 tomes — tome 2, p. 237, texte n° 102 : « Сказка объ Иванѣ-царевичѣ, жаръ-птицѣ и о сѣромъ волкѣ » [Le Conte d'Ivan le tsarévitch, de l'oiseau de feu et du loup gris]) :
« LE CONTE DU PRINCE IVAN, DE L'OISEAU DE FEU ET DU LOUP GRIS »
Adaptation en français, par P. Imelrieck d'Aurrac, d'après
Сказка объ Иванѣ-царевичѣ, жаръ-птицѣ и о сѣромъ волкѣ,
version d'un conte russe rédigé par Alexandre Nikolaïevitch Afanassiev.
« Un roi possédait un vaste jardin, le plus beau et plaisant au monde. Dans ce jardin sans pareil se dressait un arbre des plus merveilleux, un pommier, dont les fruits étaient d'or. Et chaque jour, le roi, de cet arbre, comptait les fruits. Or, il advint qu'un funeste jour il ne put que constater la disparition de certains de ses si précieux fruits ; et, ce, sans que personne ne remarqua la venue d'un quelconque intrus. Alors, le roi demanda à son fils aîné de monter la garde dans le jardin. Celui-ci s'endormit pendant la nuit, ne l'avoua pas, et prétendit n'avoir rien remarqué ; pourtant des fruits manquaient. Alors, le roi demanda à son fils cadet de monter la garde dans le jardin. Celui-ci s'endormit pendant la nuit, ne l'avoua pas, et prétendit n'avoir rien remarqué ; pourtant des fruits manquaient. Alors, le roi demanda à son troisième fils, le benjamin de la famille, de monter la garde dans le jardin. Celui-ci, se força à une veille stricte, ne s'endormit pas pendant la nuit. Il remarqua qui, quel était l'intrus ; et raconta qu'une grande lueur, au cours de la nuit, illumina le jardin, un oiseau de feu s’était introduit dans le jardin ; un oiseau de feu se nourrissait des fruits d'or.
Le prince Ivan put saisir le flamboyant oiseau lumineux par la queue ; mais ne put le retenir. Une plume, seulement, resta dans la main du prince.
Avisé par le jeune prince, le roi se réjouit de la mise en fuite du voleur ; qui n’osa revenir commettre ses larcins dans le jardin. La plume de l’oiseau de feu était si belle, si chatoyante, que le roi décida d’envoyer les plus âgés, les plus expérimentés de ses fils parcourir le monde pour capturer l’extraordinaire oiseau de feu. Mais le prince Ivan put convaincre son père de le charger de la même mission. Il se lança lui aussi en définitive dans la quête de l’éblouissant oiseau.
Alors, au cours de sa quête de l’éblouissant oiseau, le prince Ivan commença un long et pénible cheminement, certes plus facilement et rapidement évoqué qu’il ne fut effectué. Et, un jour, le prince Ivan parvint donc au sein d’un verdoyant paysage ; et là, devant lui, une pierre dressée ; et sur ce roc debout des mots se trouvaient gravés, à valeur d’avertissements ; de sombres avis, de sinistres menaces, de funestes sentences. Et voici quelle était la teneur de ces avis à valeur de sentences.
Qui poursuivrait son cheminement plus avant connaîtrait la faim et le froid.
Qui poursuivrait son cheminement en progressant sur la droite conserverait la vie et ne verrait pas sa santé altérée, mais son cheval par la mort serait frappé.
Qui poursuivrait son cheminement en progressant sur la gauche, celui-là par la mort serait frappé, mais son cheval conserverait la vie et ne verrait pas sa santé altérée.
Le prince Ivan après avoir pris connaissance de ces inscriptions, continua son cheminement vers le côté droit, conscient que si le cheval lui servant de monture périssait, lui-même demeurerait en vie et serait en mesure de se procurer un autre cheval. Alors, le jour suivant il chevaucha, puis un autre jour, puis une troisième journée encore. Et alors, en ce troisième jour, soudainement, un grand loup gris interrompit son cheminement. Venant à sa rencontre le grand loup gris prit la parole et dit au prince Ivan : « Tu es un très jeune homme, Prince Ivan ! Un jeune garçon encore. Tu as pu lire sur la pierre dressée que ton cheval allait périr ! Et pourtant par ici tu t’aventures ! »
Alors, aussitôt après avoir prononcé ces mots, le loup gris à la gorge du cheval sautait, sur elle sa terrible mâchoire refermait ; le cheval s’effondrait alors ; et ses restes en deux parties, sur le sol ensanglanté, gisaient. Le loup gris disparut dans les bois.
Le prince, seul, sans monture désormais, livré à lui-même, bientôt épuisé, affamé, se désespérait, accablé qu’il était par une cruelle destinée. Alors, un loup gris sortit bientôt des bois. Et le loup gris s’enquit auprès du prince de ce qui tant l’accablait. Alors le prince révéla quelle était sa quête au loup gris. Et le loup gris révéla au jeune prince qu’il savait où l’oiseau de feu était retenu dans une cage d’or. Et alors le loup gris, en compensation de la perte du cheval du prince, proposa son aide au jeune prince Ivan. Et alors le loup gris servit de monture au jeune prince Ivan.
Avec extraordinaire vélocité, par monts et par vaux, il conduisit le prince jusque-là où l’oiseau de feu se trouvait retenu, jusqu’à la cage de l’oiseau prodigieux.
Mais, trop empressé, le jeune prince ne respecta pas les conseils, les indications que le loup gris avait eu la bonté de lui fournir. Les gardes de la cage de l’oiseau conduisirent le prince Ivan devant leur roi. Le prince Ivan raconta la triste histoire qui était la sienne. Alors ce roi, lui dit qu’il lui offrirait son pardon, et l’oiseau de feu, si le prince se rendait en un lointain royaume pour ravir à un autre roi un cheval à la crinière d’or.
Le prince confia ses difficultés au loup gris, qui, quoique contrarié grandement, lui proposa néanmoins encore son aide.
Et alors le loup gris servit de monture au jeune prince Ivan. Avec extraordinaire vélocité, par monts et par vaux, il conduisit le prince jusque-là où le cheval à la crinière d’or était retenu dans son écurie.
Mais, trop empressé, le jeune prince ne respecta pas les conseils, les indications que le loup gris avait eu la bonté de lui fournir. Les gardes du cheval à la crinière d’or conduisirent le prince Ivan devant leur roi. Le prince Ivan raconta la triste histoire qui était la sienne. Alors ce roi, lui dit qu’il lui offrirait son pardon, et le cheval à la crinière d’or, si le prince se rendait en un lointain royaume afin d’y enlever la fille du roi, la jeune et belle princesse Hélène.
Le prince confia ses difficultés au loup gris, qui, quoique contrarié grandement, lui proposa néanmoins encore une fois son aide.
Et alors le loup gris servit de monture au jeune prince Ivan. Avec extraordinaire vélocité, par monts et par vaux, il conduisit le prince jusque-là où résidait la belle princesse Hélène.
Mais alors le loup gris se chargea de lui-même ravir la belle princesse Hélène.
Et le loup gris servit de monture au prince Ivan tenant dans ses bras la belle princesse Hélène, qui avait perdu connaissance lors de son enlèvement. Avec extraordinaire vélocité, par monts et par vaux, le loup gris conduisit le prince Ivan et la belle princesse Hélène jusque-là où résidait le roi qui était le maître du cheval à la crinière d’or.
Retrouvant ses esprits la belle princesse Hélène, vit qu’un jeune et beau prince la tenait en ses bras. Tous deux, Ivan et Hélène, échangèrent un long regard ; et s’aimèrent dès alors.
En approchant de là où résidait le roi qui était le maître du cheval à la crinière d’or le prince Ivan pleurait amèrement.
Le loup gris s’enquit de la cause du grand chagrin que manifestait le prince ; et Ivan lui en dit la cause, son amour, partagé, pour la belle princesse Hélène. Le loup gris compatit, et eût pitié. Le loup gris proposa de se transformer en la belle princesse Hélène, d’en prendre l’apparence, afin de tromper le roi qui était le maître du cheval à la crinière d’or.
Abusé, le roi qui était le maître du cheval à la crinière d’or, donna en récompense au prince Ivan ce cheval à la crinière d’or. Et alors le prince Ivan put rejoindre la princesse Hélène. Et le loup gris les rejoignit bientôt ; le loup porta sur son dos le prince Ivan, tandis que la princesse Hélène avait pour monture le cheval à la crinière d’or.
En approchant de là où résidait le roi qui était le maître de l’oiseau de feu, le prince Ivan pleurait amèrement. Le loup gris comprenant la cause du grand chagrin du prince Ivan, proposa de prendre l’apparence du cheval à la crinière d’or.
Abusé, le roi qui était le maître de l’oiseau de feu, donna en récompense au prince Ivan cet oiseau de feu.
Alors, vint le moment où Ivan, Hélène, le cheval à la crinière d’or, l’oiseau de feu se trouvèrent à l’endroit le loup gris avait égorgé le cheval du prince Ivan.
Ivan salua le loup gris, se confondit en remerciements, et lui fit ses adieux. Mais le loup gris prédit alors que le prince Ivan aurait encore besoin de lui, et donc qu’ils se rencontreraient à nouveau ; car prétendit-il, le prince aurait besoin de son aide ; ceci, le prince Ivan ne le crut point.
Le prince Ivan, chevauchant donc, avec la belle princesse Hélène, le cheval à la crinière d’or, et tenant à la main la cage d’or retenant l’oiseau de feu, poursuivit son chemin vers le royaume de son père. Le voyage se révéla fort long. La fatigue nécessita de prendre du repos, de se coucher, sur l’herbe, à la lisière d’un bois ; la fatigue imposa de sombrer dans le sommeil ; à la mort si pareil.
Alors, sur le chemin, passèrent les deux frères du prince Ivan, ses deux frères, Dimitri et Vassili, dont la quête s’était révélée vaine. Ils revenaient le leur périple les mains vides ; et, chacun, le cœur amer, considérèrent et la cage retenant l’oiseau de feu, et le cheval à la crinière d’or, et la belle princesse Hélène allongée, toute proche de leur jeune frère.
Alors, ivres de jalousie, se sentant cruellement humiliés par les succès de leur benjamin, de leurs fourreaux ils sortirent leurs glaives ; et tranchèrent le cou du prince Ivan, leur frère ; et, du prince Ivan, ainsi la tête fut séparée du corps.
Alors la belle princesse Hélène s’éveilla, vit le bel Ivan, son bien-aimé, mort, et en quel état se trouvait son corps ; et la belle princesse Hélène cria, pleura, son esprit saisi par la terreur. Le prince Dimitri pressant la pointe de son glaive sur le cœur de la belle princesse Hélène, lui dit que lui et son frère Vassili allaient la conduire au royaume de leur père, lui enjoignit de faire le serment d’assurer à partir d’alors qu’elle avait été conquise par les deux frères, ainsi que l’oiseau de feu et le cheval à la crinière d’or. La belle princesse Hélène était jeune encore, ne voulait pas mourir, voulait vivre ; elle fit le serment que les deux frères, cruels et indignes, exigeaient d’elle.
Le prince Ivan gisait au sol, mort. Et alors, bientôt, les corbeaux volèrent au-dessus de sa triste dépouille. Alors, sortit des bois proches, un grand loup gris : le loup gris. Et le loup gris surveilla les corbeaux et corbillots s’approchant du corps d’Ivan. Et le loup gris s’élança, saisit de sa mâchoire un corbillot. Le père corbeau supplia le loup gris d’épargner son corbillot. Alors le loup gris intima l’ordre au père corbeau de voler jusques à un royaume lointain, le trentième royaume depuis le lieu où ils se trouvaient, et d’en rapporter une fiole d’eau vive et une fiole d’eau morte.
Et alors s’envola le corbeau, longtemps il vola, loin il voyagea ; et enfin il revint, porteur d’une fiole d’eau vive et d’une fiole d’eau morte.
Alors le loup gris déchira le corps du frêle corbillot en deux parts. Alors le loup gris rapprocha l’une de l’autre les deux parts du corps du corbillot, les mit en contact l’une de l’autre. Alors le loup gris les aspergea d’eau morte ; et les deux parts du corps du corbillot se rassemblèrent. Et alors le loup gris les aspergea d’eau vive ; et le corbillot s’ébroua, et bientôt s’envola.
Et alors le loup gris rapprocha la tête des épaules du prince Ivan, l’aspergea d’eau morte, et la tête d’Ivan à son corps à nouveau s’assembla. Et le loup gris aspergea Ivan d’eau vive, et Ivan s’éveilla ; comme sortant d'un profond sommeil, il s’étira.
Le prince Ivan estimait avoir dormi très longtemps. Le loup gris lui dit qu’il avait dormi, en quelque sorte, bien plus longtemps et profondément qu’il le croyait, et que sans son concours il dormirait encore. Et le loup gris conta au prince Ivan ce que furent les événements, que ses frères avaient enlevés la belle princesse Hélène, avaient accaparé l’oiseau de feu et le cheval à la crinière d’or ; et apprit au prince Ivan que ce jour même son frère, le prince Dimitri, allait épouser la belle princesse Hélène.
Alors le loup gris dit au prince Ivan de monter sur son dos ; et prit sa course. Et alors donc le loup gris servit encore de monture au jeune prince Ivan. Avec extraordinaire vélocité, par monts et par vaux, il conduisit le prince Ivan jusques aux portes de la ville, siège du roi son père.
Et alors, enfin, le loup gris fit au prince Ivan une ultime, une définitive salutation. Et le loup gris recommanda au prince Ivan de rejoindre en grande hâte la demeure de son père le roi.
Et le prince Ivan entra dans la cité ; il vit toutes les décorations, les oriflammes ; il s’enquit de la raison de toutes ces ornementations. De braves gens, en habits de fête, lui répondirent que toutes ces ornementations avaient pour raison le mariage du prince, fils aîné du roi, avec la belle princesse Hélène. Alors, le prince Ivan en grande hâte vers la demeure du roi son père se précipita. Alors, aux abords de la demeure du roi, un garde le reconnut, et entreprit de se rendre près du roi pour annoncer la bonne nouvelle du retour du prince Ivan.
Mais Ivan, avec plus d’empressement encore que le garde, se précipita et parvint le premier dans la grande salle où se trouvaient le roi et ses frères félons et moult personnes d’importance.
Alors, voyant le prince Ivan, le prince Dimitri, l’aîné, de stupeur fut frappé, demeura interdit, le prince Vassili, le cadet, vacillant, manqua défaillir.
Alors, aussitôt que voyant le prince Ivan, la belle princesse Hélène s’approcha vivement de lui, par la main le prit, et avec lui, du roi s’approcha, et dit que seul Ivan était véritablement son fiancé, et non point le scélérat qui siégeait encore à la table royale.
La vérité révélée, le roi fut affecté d’un grand courroux et bannit de devant lui les deux princes félons, les fit emprisonner.
Alors fut célébré le mariage du prince Ivan et de la belle princesse Hélène ; et tous deux, le cœur en joie, vécurent heureux. »
(Copyright © Carraud-Baudry, 2024).
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— ROMAN (Aventures) — (++) —
N. B. : numérisation : … ; conservation : … ; téléchargement depuis : www.karl-may-gesellschaft.de.
— ROMAN (Aventures) — (++) —
« Lorsque, voilà déjà de nombreuses années, nous avions effectué une rapide lecture de « Lourdes amoureuse et mystique », cela, déjà, nous avait évoqué deux visites en la bonne ville de Lourdes, visites effectuées lors de notre jeunesse.
« […]
« La seconde de ces visites en la bonne ville de Lourdes eut lieu, dans les années soixante-dix, à l’occasion d’un pèlerinage militaire auquel nous participions, en compagnie de quelques membres de la compagnie du régiment auquel nous appartenions alors ; notre petit groupe de conscrits était accompagné du capitaine de la compagnie en question.
« L’un de nos souvenirs les plus marquants de cette seconde visite à Lourdes fut celui d’une cérémonie grandiose dans la grandiose basilique Saint-Pie-X où des chœurs aux voix mâles et assurées chantaient une adaptation française de l’Hymne à la joie de Friedrich von Schiller, sur l’air final du quatrième et dernier mouvement de la 9e Symphonie de Ludwig van Beethoven, voix bien servies par une sonorisation très adéquate (« […] Nous voulons d’une âme fière nous forger un grand destin ! […] »).
« Cette basilique lorsque nous y pénétrâmes nous rappela un passage d’un roman de Karl May, un roman que nous avions eu l’occasion de lire quelques années auparavant. Ce passage, du roman intitulé « L’Or fatal », évoquait une grande salle souterraine, une vaste caverne, résultant en fait de la fossilisation d’une tortue géante et enfermant, dissimulé ainsi aux yeux du commun, un trésor inca, une fortune colossale. Découvrant donc de l’intérieur la vaste basilique Saint-Pie-X, nous nous interrogions alors immédiatement sur le coût d’une telle construction et sur les frais nécessaires à son entretien ; l’or des Incas sous la carapace de la tortue évoquée dans le cours du roman y aurait-il suffi ?
« En fait notre mémoire nous avait quelque peu trahi ; après vérification, lors de la rédaction de ce commentaire, nous redécouvrîmes que ledit trésor inca du roman n’était pas caché dans la grotte due à la tortue fossile mais dans une autre caverne et n’était découvert que vers la fin du roman**.
« […]. »
Reproduction de la note ** :
« ** — Cf. : MAY, Karl. L’Or fatal. Traduction : A. Canaux. Illustrations : Maitrejean. Tours : Maison Alfred Mame et Fils. 300 p. P. 95, 96. P. 286-292. »
Ce voyage militaire à Lourdes eut lieu en 1975, et notre lecture du roman de Karl May vraisemblablement en 1965 ou 1966 (nous avons retrouvé dans l’ouvrage lors de sa relecture partielle avant son scannage une carte postale, ayant très probablement été utilisée comme marque-page, qui nous fut adressée par un camarade de notre âge, et portant un cachet de la Poste indiquant la date du 9-7-1965).
Le roman de Karl May, L’Or fatal, est la traduction d’un ouvrage original en langue allemande intitulé Das Vermächtnis des Inka (L’Héritage de l’Inca) ; cette édition en langue allemande, que nous vous proposons également en téléchargement, est agrémentée de 16 illustrations en couleurs.
Ce roman de Karl May, comme de nombreux autres de ses ouvrages, fit l’objet d’une adaptation (en l'occurence très adaptée) cinématographique.
Les illustrations de la traduction en français, publiée sous le titre « L’Or fatal » par les éditions Maison Alfred Mame et Fils (MAY, Karl. L’Or fatal. Traduction de A. Canaux. Illustrations de Maitrejean. Tours : Maison Alfred Mame et Fils, 1930. 300 p.), sont d’une relativement bonne facture (planches hors texte, mais également dans le texte ; en noir et blanc).
L'illustration de cette rubrique est extraite
de l'ouvrage intitulé « L'Or fatal » (p. 217).
La légende de cette ilustration se trouve ainsi rédigée :
« Les crocodiles bientôt attirés par cet appât inattendu… »
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N. B. : numérisation : Gallica-Bnf ; conservation : BNF (Bibliothèque Nationale de France) ; téléchargement depuis : gallica.bnf.fr.
— ESSAI - RÉCIT — (++) —
Nous citons ci-dessous, évoquant Paul Chack, un texte d’Antoine Compagnon :
« Dans ce recueil, mon intention était aussi de présenter la guerre navale, le torpillage du Lusitania ou les combats sur les mers, la guerre sous-marine ou la bataille de l’Atlantique, et je m’étais plongé pour la première fois dans les glorieux récits du plus célèbre, avec Claude Farrère, des écrivains de marine français, conteur incomparable, dont plusieurs livres des années 1920 et 1930 furent de forts succès de librairie. Bien sûr, Paul Chack (1876–1945), officier de marine, commandant du torpilleur Massue en Méditerranée de 1915 à 1917, capitaine de vaisseau et directeur du Service historique de la marine lors de sa retraite en 1934, avait ensuite mal tourné, puisque cet ancien combattant, croix de guerre et officier de la Légion d’honneur, vice-président de la Société des gens de Lettres et président de l’Association des écrivains combattants dans les années 1930, fut, avec Robert Brasillach, l’écrivain le plus notoire à être exécuté après la seconde guerre mondiale pour collaboration avec l’Allemagne nazie. Membre du Parti populaire français de Jacques Doriot et de son bureau politique, anglophobe, fondateur du Comité d’action antibolchévique et cofondateur de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme en 1941, président du Cercle aryen, il fut arrêté dès le 23 août 1944, jugé pour intelligence avec l’ennemi, condamné à mort le 18 décembre, et fusillé le 9 janvier 1945 au fort de Montrouge, à l’âge de soixante-neuf ans (Brasillach fut exécuté un mois plus tard).
« Quelques années plus tôt, j’avais retrouvé plusieurs de ses livres, dont les deux premiers qui firent sa renommée, On se bat sur mer (Éditions de France, 1926) et Sur les bancs de Flandre (Éditions de France, 1927), dans la bibliothèque de mon père, qui venait de mourir. Plus jeune d’un an que Barthes, il était né le jour même où celui-ci datait par erreur la mort de son père (aussi le jour de la naissance de François Mitterrand : tous ces hommes ont été conçus en pleine guerre pour faire la suivante). Mon père avait reçu les ouvrages de Paul Chack dans son enfance et les avaient beaucoup lus, car ils étaient usés, et s’il les avait toujours conservés, il ne me les avait jamais fait lire pendant ma propre enfance. Pour des raisons évidentes, les pères n’offraient plus Paul Chack à leurs fils dans les années 1950, même si ses récits les avaient exaltés. »
(In : Antoine Compagnon. Roland Barthes, lecteur de Paul Chack ?. The Romanic Review, Duke University Press, 2014, 105 (1-2), pp.25-36. Hal-01330536).
Évoquant Paul Chack également, nous citons maintenant, un texte de René Moniot Beaumont, extrait de l'essai intitulé Histoire de la littérature maritime :
« Paul Chack n’a jamais mis les pieds à Vichy, mais anti-communiste et anglophobe sans nuance, président fondateur d'un Comité d’action anti-bolchévique, organisateur de l’exposition le Bolchévisme contre l’Europe et du recrutement des Français pour servir dans la Waffen SS, il fut inscrit sur la liste des écrivains collaborateurs par le ministère de l'Information de la France libre, arrêté le 23 août 1944, condamné à mort le 18 décembre 1944 et exécuté le 9 janvier 1945 : « la justice, cette fugitive du camp des vainqueurs… » (Simone Weil, 1943). »
(In : Moniot Beaumont, René. Histoire de la littérature maritime. La Rochelle : Éditions La Découvrance, 2008. 411 p. P. 328, 329).
N. B. : « la justice, cette fugitive du camp des vainqueurs » : cette expression rédigée par Simone Weil (1909-1943), se trouve dans l’ouvrage intitulé « La Pesanteur et la grâce » (Paris : Plon, 1947, chap. 38 : « L’Harmonie sociale » ; également, ultérieurement : Paris : Pocket, 1991 ; ultérieurement encore : Paris : Plon, 2019…).
Nous reproduisons ci-après l’intégralité du paragraphe dont est issue la citation de Simone Weil (in : La Pesanteur et la grâce, extrait du chapitre 38 : « L’Harmonie sociale ». Plon : 1947 — l’ouvrage La Pesanteur et la grâce est un recueil de pensées puisées dans les manuscrits de Simone Weil [1909, Paris, France – 1943, Ashford, Royaume-Uni], manuscrits qu’elle avait confiés à l’écrivain et philosophe français Gustave Thibon [1903-2001] en mai 1942, avant de partir vers les États-Unis d’Amérique) :
« L'équilibre seul anéantit la force.
Si on sait par où la société est déséquilibrée, il faut faire ce qu'on peut pour ajouter du poids dans le plateau trop léger. Quoique le poids soit le mal, en le maniant dans cette intention, peut-être ne se souille-t-on pas. Mais il faut avoir conçu l'équilibre et être toujours prêt à changer de côté comme la justice, « cette fugitive du camp des vainqueurs ». »
Citation d'une biographie relativement détaillée de Paul Chack, officier de marine et aussi écrivain (récits d'aventures maritimes…) :
« Louis Paul André CHACK.
(1876 – 1945)
Né le 12 février 1876 à PARIS - Exécuté le 9 janvier 1945 au Fort de MONTROUGE.
Fils naturel d'un lord irlandais le Comte de Fingall et d'une cantatrice française Marie Scalini.
Entre dans la Marine en 1893.
Aspirant le 5 octobre 1896 ; port BREST.
Au 1er janvier 1897, sur le cuirassé « HOCHE », Escadre du Nord (Cdt Augustin BOUÉ de LAPEYRÈRE). Il passe ensuite sur le « MASSÉNA », Escadre du Nord.
Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1898.
Le 16 décembre 1898, en corvée, à la Direction des mouvements du port de BREST.
Au 1er janvier 1901, Second sur l'aviso « MOUETTE », Stationnaire à CONSTANTINOPLE (Cdt Maurice GRASSET).
Au 1er janvier 1902, Officier-Élève à l'École des Officiers torpilleurs. Officier breveté Torpilleur.
En février 1903, sur le cuirassé « MAGENTA », Adjoint au professeur des apprentis torpilleurs (Cdt Joseph MALLET).
En 1905, en résidence à PARIS, Service hydrographique de la Marine.
Lieutenant de vaisseau le 10 mai 1906.
Il commande le sous-marin « GRONDIN », Station des sous-marins de TOULON.
En 1908, détaché en INDOCHINE en qualité d'Officier d'ordonnance du Gouverneur général.
Au 1er janvier 1911, en service à terre, Officier en instruction à l'École des canonniers de TOULON.
En 1912, sur le cuirassé « JAURÉGUIBERRY ».
En 1914, Directeur de tir sur le cuirassé « COURBET », il prend part aux opérations en Méditerranée et en Adriatique.
De juin 1915 à mars 1917, il commande le torpilleur « MASSUE ».
Le 27 novembre 1916, il attaque un sous-marin et est cité à l'ordre de l'Armée navale.
Capitaine de corvette en juillet 1917.
En service à terre au Service de l'A.M.B.C. du HAVRE, puis Commandant le front de mer de Gironde.
Capitaine de frégate en 1920.
En 1921, affecté comme Directeur de la « Revue maritime ». Il se consacre à l'écriture, à la rédaction de nombreux livres portant sur la Marine durant la Grande Guerre.
Capitaine de vaisseau en juillet 1929, il poursuit une œuvre qui rencontre un grand succès et suscite des vocations.
Il quitte le service actif en novembre 1934.
Engagé volontaire en 1940, favorable à la politique de collaboration, accusé d'intelligence avec l'ennemi, il est condamné à mort le 18 décembre 1944 par la Cour de justice de la Seine.
« Vous avez fait le jeu de l'Allemagne au moment ou les français s'unissaient contre l'envahisseur » dit le procureur à Mr Chack […].
Titulaire de la croix de guerre.
Chevalier (1909), Officier puis Commandeur de la Légion d'honneur depuis le 21 novembre 1934, il retire à la lecture du verdict sa rosette de la boutonnière de son pardessus et après l'avoir portée « religieusement » à ses lèvres en fait abandon à son défenseur. Du fait de sa condamnation, il est exclu de l'ordre de la Légion d'honneur. »
(SOURCE : Parcours de vies dans la Royale. [Réf. Du 05 avril 2025]. Disponible sur : http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_chack_louis.htm).
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Veuillez trouver ci-après une biographie de Alain-René Le Sage ; cette biographie provient d’un Dictionnaire encyclopédique de Louis Grégoire :
« Le Sage (ALAIN-RENÉ), né à Sarzeau (Morbihan), 1668-1747. fils d’un notaire royal, étudia chez les jésuites de Vannes, occupa probablement une place dans les fermes en Bretagne, et vint à Paris, en 1692, pour s’occuper de littérature. Il se maria en 1694, et, sur le conseil de son ami Danchet. traduisit les Lettres d’Aristénète, 1695, 2 vol. in-12. Ses premiers essais furent obscurs et malheureux ; ses traductions de plusieurs ouvrages espagnols, comme les Nouvelles Aventures de don Quichotte par Avellaneda, ses premières comédies, imitées de l’espagnol, ne réussirent pas. Mais, en I707, on accueillit favorablement une jolie comédie Crispin rival de son maître, et un excellent roman de mœurs, le Diable boiteux, imité de Guevara, mais avec la liberté du génie. Il eut encore plus de succès avec la comédie de Turcaret, en 5 actes et en prose, que les financiers voulurent empêcher en offrant 100.000 fr. à l’auteur, puis en lui suscitant des obstacles ; il fallut la volonté du grand Dauphin pour que cette satire des traitants pût être jouée en 1708. La première partie de Gil Blas parut en 1715 ; c’est le chef-d’œuvre du roman de mœurs en France et il a conservé toute sa valeur ; la suite fut publiée en 1724 et 1735. Depuis Molière, personne n’avait mieux dépeint les vices, les ridicules de la société. Le Sage, forcé de travailler pour vivre, sans puissant protecteur, et trop fier, trop honnête pour avoir recours à l’intrigue, fut éloigné du Théatre-Francais, et ne put faire jouer qu’en 1732 la comédie de la Tontine, reçue en 1708. Il écrivit alors, avec de spirituels collaborateurs, des comédies-vaudevilles, des parades, pour les théâtres de la foire, semant son sel à pleine main sur les tréteaux, par goût autant que par nécessité. Il écrivit une agréable imitation de l’Orlando inamorato du Boïardo, une traduction abrégée des Aventures de Guzman d’Alfarache, les Aventures de Robert Chevalier, dit de Beauchêne, Estevanille Gonzalès, Le Bachelier de Salamanque, qui rappelle un peu Gil Blas, etc. Il se retira dans sa vieillesse avec sa femme et sa fille chez l’un de ses fils, chanoine à Boulogne-sur – Mer ; c’est là qu’il mourut, sans avoir obtenu de son vivant toute l’estime que son génie méritait. Ses œuvres principales ont été bien souvent réimprimées ; ses Œuvres complètes ont été réunies, 1821-22, 12 vol. in-8° et 1828, 12 vol. in-8°. Le Théâtre de la Foire, 1721-1757, 10 vol. in-12, est rempli de ses œuvres badines. V. Sainte-Beuve, Notice sur le Sage, dans l’édition de Gil Blas, 2 vol. in-8°, de MM. Garnier. »
(In : GRÉGOIRE, Louis. Dictionnaire encyclopédique d’histoire, de biographie, de mythologie et de géographie. Paris : Garnier Frères, libraires-éditeurs, 1872. IV p., 2074 p., et 58 p. P. 1196.).
N. B. : numérisation : Internet Archive ; conservation : University of Ottawa ; téléchargement depuis : archive.org.
— ROMAN — (+++++) —
Extrait de « Le Diable Boiteux » (p. 1-3) :
« Une nuit du mois d’octobre couvrait d’épaisses ténèbres la célèbre ville de Madrid : déjà le peuple, retiré chez lui, laissait les rues libres aux amants qui voulaient chanter leurs peines ou leurs plaisirs sous les balcons de leurs maîtresses ; déjà le son des guitares causait de l’inquiétude aux pères et alarmait les maris jaloux ; enfin il était près de minuit lorsque don Cleophas Leandro Perez Zambullo, écolier d’Alcala, sortit brusquement par une lucarne d’une maison où le fils indiscret de la déesse de Cythère l’avait fait entrer. Il tachait de conserver sa vie et son honneur, en s’efforçant d’échapper à trois ou quatre spadassins qui le suivaient de près pour le tuer, ou pour lui faire épouser par force une dame avec laquelle ils venaient de le surprendre.
« Quoique seul contre eux, il s’était défendu vaillamment, et il n’avait pris la fuite que parce qu’ils lui avaient enlevé son épée dans le combat. Ils le poursuivirent quelque temps sur les toits ; mais il trompa leur poursuite à la faveur de l’obscurité. Il marcha vers une lumière qu’il aperçut de loin, et qui, toute faible qu’elle était, lui servit de fanal dans une conjoncture si périlleuse. Après avoir plus d’une fois couru risque de se rompre le cou, il arriva près d’un grenier d’où sortaient les rayons de cette lumière, et il entra dedans par la fenêtre, aussi transporté de joie qu’un pilote qui voit heureusement surgir au port son vaisseau menacé du naufrage.
« Il regarda d’abord de toutes parts ; et, fort étonné de ne trouver personne dans ce galetas, qui lui parut un appartement assez singulier, il se mit à le considérer avec beaucoup d’attention. Il vit une lampe de cuivre attachée au plafond, des livres et des papiers en confusion sur une table, une sphère et des compas d’un côté, des fioles et des cadrans de l’autre ; ce qui lui fit juger qu’il demeurait au-dessous quelque astrologue qui venait faire ses observations dans ce réduit.
« Il rêvait au péril que son bonheur lui avait fait éviter, et délibérait en lui-même s’il demeurerait là jusqu’au lendemain ou s’il prendrait un autre parti, quand il entendit pousser un long soupir auprès de lui. Il s’imagina d’abord que c’était quelque fantôme de son esprit agité, une illusion de la nuit ; c’est pourquoi, sans s’y arrêter, il continua ses réflexions.
« Mais, ayant ouï soupirer pour la seconde fois, il ne douta plus que ce ne fût une chose réelle ; et, bien qu’il ne vit personne dans la chambre, il ne laissa pas de s’écrier : Qui diable soupire ici ? […]. »
N. B. : numérisation : Internet Archive ; conservation : University of Toronto-Ottawa ; téléchargement depuis : archive.org.
— ROMAN — (+++++) —
N. B. : numérisation : Bibliothèque de l'État russe ; conservation : Bibliothèque de l'État russe ; téléchargement depuis : rusneb.ru.
— ROMAN — (+++++) —
Extrait de : « Histoire de Gil Blas de Santillane » (p. 58-60) :
« Il y avoit déjà plus d’une heure qu’il étoit nuit quand nous arrivâmes au souterrain. Nous menâmes d’abord les bêtes a l’écurie, où nous fûmes obligés nous-mêmes de les attacher au râtelier et d’en avoir soin, parce que le vieux nègre étoit au lit depuis trois jours. Outre que la goutte l'avoit pris violemment, un rhumatisme le tenoit entrepris de tous ses membres. Il ne lui restoit rien de libre que la langue, qu’il employoit à témoigner son impatience par d’horribles blasphèmes. Nous laissâmes ce misérable jurer et blasphémer, et nous allâmes à la cuisine, où nous donnâmes toute notre attention à la dame, qui paroissoit environnée des ombres de la mort. Nous n’épargnâmes rien pour la tirer de son évanouissement, et nous eûmes le bonheur d’en venir à bout. Mais quand elle eut repris l’usage de ses sens, et qu’elle se vit entre les bras de plusieurs hommes qui lui étoient inconnus, elle sentit son malheur ; elle en frémit. Tout ce que la douleur et le désespoir ensemble peuvent avoir de plus affreux parut peint dans ses yeux, qu’elle leva au ciel comme pour se plaindre à lui dos indignités dont elle étoit menacée, puis, cédant tout à coup à ces images épouvantables, elle retombe en défaillance, sa paupière se referme, et les voleurs s’imaginent que la mort va leur enlever leur proie. Alors le capitaine ; jugeant plus à propos de l’abandonner à elle-même que de la tourmenter par de nouveaux secours, la fit porter sur le lit de Léonarde, où on la laissa toute seule, au hasard de ce qu’il en pouvoit arriver.
« Nous passâmes dans le salon, où un des voleurs, qui avoit été chirurgien, visita les blessures du lieutenant et du cavalier, et les frotta de baume. L’opération faite, on voulut voir ce qu’il y avoit dans les malles. Les unes se trouvèrent remplies de dentelles et de linge, les autres d’habits ; mais la dernière qu’on ouvrit renfermoit quelques sacs pleins de pistoles, ce qui réjouit infiniment messieurs les intéressés. Après cet examen, la cuisinière dressa le buffet, mit le couvert et servit. Nous nous entretînmes d’abord de la grande victoire que nous avions remportée ; sur quoi Rolando, m’adressant la parole : « Avoue, Gil Blas, me dit-il, avoue, mon enfant, que tu as eu grand'peur. » Je répondis que j’en demeurois d’accord de bonne foi, mais que je me battrois comme un paladin quand j’aurois fait seulement deux ou trois campagnes. Là-dessus toute la compagnie prit mon parti, en disant qu’on devoit me le pardonner ; que l’action avoit été vive, et que pour un jeune homme qui n’avoit jamais vu le feu je ne m’étois point mal tiré d’affaire.
« La conversation tomba ensuite sur les mules et les chevaux que nous venions d’amener au souterrain. Il fut arrêté que le lendemain, avant le jour, nous partirions tous pour les aller vendre à Mansilla, où probablement on n’auroit point encore entendu parler de notre expédition. Ayant pris cette résolution, nous achevâmes de souper ; puis nous retournâmes à la cuisine pour voir la dame, que nous trouvâmes dans la même situation. Nous crûmes qu’elle ne passeroit pas la nuit. Néanmoins, quoiqu’elle parût à peine jouir d’un reste de vie, quelques voleurs ne laissèrent pas de jeter sur elle un œil profane, et de témoigner une brutale envie qu’ils auroient satisfaite si Rolando ne les en eût empêchés, en leur représentant qu’ils dévoient du moins attendre que la dame fût sortie de cet accablement de tristesse qui ôtoit tout sentiment. Le respect qui'ils avoient pour leur capitaine retint leur incontinence : sans cela, rien ne pouvoit sauver la dame ; sa mort même n’auroit peut-être pas mis son honneur en sûreté.
« Nous laissâmes encore cette malheureuse femme dans l’état où elle étoit ; Rolando se contenta de charger Léonarde d’en avoir soin, et chacun se retira dans sa chambre. Pour moi, lorsque je fus couché, au lieu de me livrer au sommeil, je ne fis que m’occuper du malheur, de la dame. Je ne doutois point que ce ne fût une personne de qualité, et j’en trouvois son sort plus déplorable. Je ne pouvois sans frémir me peindre les horreurs qui l’attendoient, et je m’en sentois aussi vivement touché que si le sang ou l’amitié m’eût attaché à elle. Enfin, après avoir bien plaint sa destinée, je rêvai aux moyens de préserver son honneur du péril dont il étoit menacé, et de me tirer en même temps du souterrain. […] »
L'illustration de cette rubrique est extraite
de l'ouvrage intitulé « Le Diable boiteux » ;
et se trouve en frontispice de cet ouvrage.
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Joseph Henri Honoré Boex (1856-1940), auteur franco-belge, est surtout connu sous son nom de plume, J.-H. Rosny aîné ; il se montra un auteur prolifique. Célèbre pour ses nombreux romans ; notamment de science-fiction, genre dans lequel il se montra novateur, voire fondateur. Ses « romans des âges farouches », dont le cours de l’action se déroule en des temps préhistoriques, lui ont valu une notoriété plus importante encore. « La Guerre du feu » parut en 1911 pour la première fois en volume ; mais ce texte avait été publié antérieurement sous forme de feuilleton, en 1909.
N. B. : numérisation : Gallica BnF ; conservation : Bibliothèque nationale de Francen ; téléchargement depuis : gallica.bnf.fr.
— ROMAN — (++++) —
Extrait de « La Guerre du feu » (p. 5-9) — il s’agit là du commencement de l’ouvrage :
« PREMIÈRE PARTIE
« I
« LA MORT DU FEU
« Les Oulhamr fuyaient dans la nuit épouvantable. Fous de souffrance et de fatigue, tout leur semblait vain devant la calamité suprême : le Feu était mort. Ils l’élevaient dans trois cages, depuis l’origine de la horde ; quatre femmes et deux guerriers le nourrissaient nuit et jour.
« Dans les temps les plus noirs, il recevait la substance qui le fait vivre ; à l’abri de la pluie, des tempêtes, de l’inondation, il avait franchi les fleuves et les marécages, sans cesser de bleuir au matin et de s’ensanglanter le soir. Sa face puissance éloignait le Lion Noir et le Lion Jaune, l’Ours des Cavernes et l’Ours Gris, le Mammouth, le Tigre et le Léopard ; ses dents rouges protégeaient l’homme contre le vaste monde. Toute joie habitait près de lui. Il tirait des viandes une odeur savoureuse, durcissait la pointe des épieux, faisait éclater la pierre dure ; les membres lui soutiraient une douceur pleine de force ; il rassurait la horde dans les forêts tremblantes, sur la savane interminable, au fond des cavernes. C’était le Père, le Gardien, le Sauveur, plus farouche cependant, plus terrible que les Mammouths, lorsqu’il fuyait de la cage et dévorait les arbres.
« Il était mort ! L’ennemi avait détruit deux cages ; dans la troisième, pendant la fuite, on l’avait vu défaillir, pâlir et décroître. Si faible, il ne pouvait mordre aux herbes du marécage ; il palpitait comme une bête malade. A la fin, ce fut un insecte rougeâtre, que le vent meurtrissait à chaque souffle… Il s’était évanoui… Et les Oulhamr fuyaient dépouillés, dans la nuit d’automne. Il n’y avait pas d’étoiles. Le ciel pesant touchait les eaux pesantes ; les plantes tendaient leurs fibres froides ; on entendait clapoter les reptiles ; des hommes, des femmes, des enfants s’engloutissaient, invisibles. Autant qu’ils le pouvaient, orientés par la voix des guides, les Oulhamr suivaient une ligne de terre plus haute et plus dure, tantôt à gué, tantôt sur des îlots. Trois générations avaient connu cette route, mais il aurait fallu la lueur des astres. Vers l’aube, ils approchèrent de la savane.
« Une lueur transie filtra parmi les nuages de craie et de schiste. Le vent tournoyait sur des eaux aussi grasses que du bitume ; les algues s’enflaient en pustules ; les sauriens engourdis roulaient parmi les nymphéas et les sagittaires. Un héron s’éleva sur un arbre de cendre et la savane apparut avec ses plantes grelottantes, sous une vapeur rousse, jusqu’au fond de l’étendue. Les hommes se dressèrent, moins recrus, et franchissant les roseaux, ils furent dans les herbes, sur la terre forte.
« Alors, la fièvre de mort tombée, beaucoup devinrent des bêtes inertes : ils coulèrent sur le sol, ils sombrèrent dans le repos. Les femmes résistaient mieux que les hommes ; celles qui avaient perdu leurs enfants dans le marécage hurlaient comme des louves ; toutes sentaient sinistrement la déchéance de la race et les lendemains lourds ; quelques-unes, ayant sauvé leurs petits, les élevaient vers les nuages.
« Faouhm, dans la lumière neuve, dénombra sa tribu, à l’aide de ses doigts et de rameaux. Chaque rameau représentait les doigts des deux mains. Il dénombrait mal ; il vit cependant qu’il restait quatre rameaux de guerriers, plus de six rameaux de femmes, environ trois rameaux d’enfants, quelques vieillards.
« Et le vieux Goûn, qui comptait mieux que tous les hommes, dit qu’il ne demeurait pas un homme sur cinq, une femme sur trois et un enfant sur un rameau. Alors, ceux qui veillaient sentirent l’immensité du désastre. Ils connurent que leur' descendance était menacée dans sa source et que les forces du monde devenaient plus formidables : ils allaient rôder chétifs et nus sur la terre.
« Malgré sa force, Faouhm désespéra. Il ne se fiait plus à sa stature ni à ses bras énormes ; sa grande face où s’aggloméraient des poils durs, ses yeux, jaunes comme ceux des léopards, montraient une lassitude écrasante ; il considérait les blessures que lui avaient faites la lance et la flèche ennemies ; il buvait par intervalles, à l’avant du bras, le sang qui coulait encore.
« Comme tous les vaincus, il évoquait le moment où il avait failli vaincre. Les Oulhamr se précipitaient pour le carnage ; lui, Faouhm, crevait les têtes sous sa massue. On allait anéantir les hommes, enlever les femmes, tuer le Feu ennemi, chasser sur des savanes nouvelles et dans des forêts abondantes. Quel souffle avait passé ? Pourquoi les Oulhamr avaient-ils tournoyé dans l’épouvante, pourquoi est-ce leurs os qui craquèrent, leurs ventres qui vomirent les entrailles, leurs poitrines qui hurlèrent l’agonie, tandis que l’ennemi, envahissant le camp, renversait les Feux Sacrés ? Ainsi s’interrogeait l’âme de Faouhm, épaisse et lente. Elle s’acharnait sur ce souvenir, comme l’hyène sur sa carcasse. Elle ne voulait pas être déchue, elle ne sentait pas qu’elle eût moins d’énergie, de courage et de férocité.
« La lumière s’éleva dans sa force. Elle roulait, sur le marécage, fouillant les boues et séchant la savane. La joie du matin était en elle, la chair fraîche des plantes. L’eau parut plus légère, moins perfide et moins trouble. Elle agitait des faces argentines parmi les îles vert-de-grisées ; elle jetait de longs frissons de malachite et de perles, elle étalait des soufres pâles, des écaillures de mica, et son odeur était plus douce à travers les saules et les aulnes. Selon le jeu des adaptations et des circonstances, triomphaient les algues, étincelait le lis des étangs ou le nénuphar jaune, surgissaient les flambes d’eau, les euphorbes palustres, les lysimaques, les sagittaires, s’étalaient des golfes de renoncules à feuilles d’aconit, des méandres d’orpin velu, de linaigrettes, d’épilobes roses, de cardamines amères, de rossolis, des jungles de roseaux et d’oseraies où pullulaient les poules d’eau, les chevaliers noirs, les sarcelles, les pluviers, les vanneaux aux reflets de jade, la lourde outarde ou la marouette aux longs doigts. Des hérons guettaient au bord-des criques roussâtres ; des grues s’ébattaient en claquant sur un promontoire ; le brochet barbelé se ruait sur les tanches, et les dernières libellules filaient en traits de feu vert, en zigzags de lazulite.
« Faouhm considérait sa tribu. Le désastre était sur elle comme une portée de reptiles : jaune de limon, écarlate de sang, verte d’algues, elle jetait une odeur de fièvre et de chair pourrie. Il y avait des hommes roulé sur eux-mêmes comme des pythons, d’autres allongés comme des sauriens et quelques-uns râlaient, saisis par la mort. Les blessures devenaient noires, hideuses au ventre, plus encore à la tête où elles s’élargissaient de l’éponge rougie des cheveux. Presque tous devaient guérir, les plus atteints ayant succombé sur l’autre rive ou péri dans les eaux.
« […] »
L'illustration, de Manuel Orazi (1860-1934), ci-dessus est extraite
de l'ouvrage intitulé « La Guerre du feu » ;
elle se trouve en page de couverture d'une édition de 1921,
par les Éditions Pierre Lafitte, de l'ouvrage.
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